Victoire, l’enfant de la honte de Jean-Pierre Chassard

4ème de couverture :

Découvrir, sur une insulte lancée, que vos parents ne sont pas vos parents fait le sol se dérober sous vos pieds. Alors vite, immédiatement, il faut chercher, savoir qui étaient ces êtres qui vous ont délaissé. C’est le cas de Victoire, brutalement dépossédée d’elle-même, qui retrouve le couvent où elle a été mise au monde. Un lieu-impasse, où les pistes concernant sa mère semblent se perdre…

Toutefois, le courrier d’une religieuse, assorti d’une vieille photographie, ravive quelque temps plus tard ses espoirs et la conduit à Rosenbach où, grâce à la rencontre de Karl, elle apprend sa troublante ressemblance avec une châtelaine des environs. L’ascendance serait-elle pour autant merveilleuse? Non, car il faut encore préciser que Victoire est une jeune Allemande née en 1941, au moment où la guerre battait son plein, où la déraison avait submergé la conscience des hommes, où le régime nazi, dans sa morbide obsession de la race, avait institué les Lebensborn.

Mon avis :

Je tiens à remercier Jean-Pierre Chassard d’avoir accepté, par l’intermédiaire du site Simplement Pro, de m’envoyer de ce service presse accompagné d’une très jolie dédicace.

Ce roman aborde le thème de la quête d’identité. L’action se déroule au milieu des années soixante en Allemagne. Victoire va un beau jour découvrir qu’elle n’est pas la fille  légitime de ceux qu’elle appelle pourtant papa et maman. Elle a été adoptée alors qu’elle n’avait pas encore deux ans. Elle souhaite découvrir la vérité sur sa mère. Les seuls indices, dont elle dispose, sont  une lettre et une photo que lui adresse  Soeur Anna, religieuse dans un convent. L’auteur nous invite à suivre Victoire à travers l’Allemagne, mais aussi la région  Grand Est.

J’ai beaucoup aimé la façon dont Jean-Pierre Chassard nous invite à pénétrer dans l’intimité de Victoire. Au début du roman, les chapitres sont très courts et retracent tantôt la vie de Victoire, tantôt la vie de cinq prisonniers (quatre français et un belge). L’auteur nous fait découvrir la vie que menaient les français capturés et obligés d’effectuer un travail obligatoire dans les entreprises allemandes. Il  raconte aussi les moyens mis à leur disposition pour tenter d’avoir une vie un peu moins dure : se faire embaucher dans des fermes malgré tout dirigées par des partisans du régime nazis en place. Ce roman relate les liens d’amitié très forts qui pouvaient unir les hommes pendant la Seconde Guerre Mondiale.

J’ai été agréablement surprise au fur et à mesure de ma lecture car je ne m’attendais pas à un thriller historique. Je pensais que ce roman traitait uniquement des Lebensborn ces lieux fondés par Himler dont le but était de favoriser le développement de la race aryenne en offrant des femmes aux SS. Jean-Pierre Chassard nous décrit les conditions de vie du peuple allemand durant cette partie de l’histoire, les horreurs que le régime d’Hitler infligeaient aux juifs et aux homosexuels.

Ce roman est très fort et l’écriture de Jean-Pierre Chassard incisive. L’histoire est bien rythmée et s’accélère encore dans les cinquante dernières pages. Toutes les pistes auxquelles j’avais pensé s’effondrent les uns après les autres, jusqu’à l’ultime révélation. Même si cette histoire est une  fiction, je suis persuadée qu’elle pourrait être réelle.

Un roman que je recommande vivement. Il m’a fait passer par différentes émotions : l’horreur, la haine et m’a aussi  fait verser tout de même une petit larme à la fin. C’est le premier roman de cet auteur que je lis et il me donne envie de découvrir les autres avec impatience.

Ma note : 4.5/5

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