La résolution de Philippe Mangion

4ème de couverture :

Denis habite Bagneux, une ville de la banlieue sud de Paris, et travaille au pied de Montmartre, dans une agence bancaire. A bientôt trente ans, sa vie n’a été jusque-là que très banale. Un soir, en rentrant chez lui, il assiste, dans le train, à une dispute singulière opposant deux filles d’une cité de Bagneux à un jeune homme de leur connaissance, habitant un pavillon bourgeois de la ville voisine. Denis ne comprend pas les raisons du conflit mais, d’un naturel imaginatif, il en élabore des scénarios. Quelques jours plus tard, il apprend, par une affiche, la disparition inquiétante du garçon …

Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier Philippe Mangion pour l’envoi de ce roman. N’ayant pas été convaincue par le roman  Chaos debout, l’auteur m’a invitée à lire un de ses précédents romans qui, selon lui, correspond plus à mes habitudes de lectures. Pari gagné.

Denis est un jeune banquier qui vit à Bagneux dans le 92. Un soir, alors qu’il rentre chez lui en RER, il se retrouve face à trois jeunes : deux filles de cité et un garçon plutôt aisé. Alors que l’une des jeunes filles insulte violemment le jeune homme, celui-ci reste muet et encaisse les brimades. Quelques jours plus tard, en voulant recharger sa carte orange, Denis voit une affiche sur laquelle s’étalent les visages de personnes disparues. Il reconnait le garçon du RER. Les questions se bousculent dans la tête de Denis. Qui est ce garçon ? Pourquoi a t’il disparu ?

Philippe Mangion emmène son lecteur au cœur d’une cité de banlieue parisienne où se croisent des familles d’immigrés, des petits dealers, des anciens. Il dresse ici un portrait très réaliste des habitants des quartiers défavorisés : trafic de drogue, corruption, violence verbale mais aussi physique. Cependant cette description n’est pas aussi sombre que l’on pourrait le croire. Là bas, il y a également des gens heureux et soucieux de leur avenir. Des ateliers d’aide aux devoirs se créent pour tenter de limiter des écarts entre les bons et les moins bons élèves. Les femmes se regroupent pour participer à des activités communes. Les élus municipaux investissent dans le quartier.

L’auteur nous fait également voyager. Il nous invite en Suisse mais aussi en Bretagne, à Rennes et  à Belle Ile (le choix de cette île n’est surement pas dû au hasard). Il nous démontre qu’un individu n’est pas foncièrement mauvais, que sorti de son « ghetto »et avec un peu d’amour, il peut devenir quelqu’un de bien.

J’ai aimé le style de l’auteur. La succession de courts chapitres donne beaucoup de rythme au roman. Ici pas de superflu, l’auteur va droit au but et nous décrit avec beaucoup de précision les personnages et leur caractère. Denis est l’un des héros du roman, mais il n’est pas un super héros. Il est banal, ordinaire, n’a aucune qualité particulière, mais Philippe Mangion nous donne envie de suivre son aventure et de comprendre ce qui est arrivé à ce jeune homme dans le RER entre Paris et Bourg la Reine.

Un roman agréable à lire dans lequel l’auteur nous prouve que certains éléments peuvent modifier notre destinée. Pour écrire avec autant de réalisme, Philippe Mangion a surement dû s’immerger dans cette cité.

Ma note : 3.5/5

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